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La famille. Protection ou aliénation des femmes. Les positions des féministes belges (1918-1968)

Publié le 11 février 2008 Mis à jour le 21 septembre 2023

11 février

Catherine Jacques
(Université libre de Bruxelles)

Résumé

Les féministes se sont très tôt heurtées à la notion de famille qui, comme plus petite unité du corps social, reproduit en condensé l’ensemble des inégalités sexuées qui traversent la société.
Néanmoins, ces féministes, issues bien souvent de la bourgeoisie, éprouvent de nombreuses difficultés à remettre en cause cette organisation sociale. D’emblée, les premières féministes constatent que le Code civil instaure un modèle familiale basé sur la soumission et aliénation de la femme à son mari et elles n’auront de cesse d’en réclamer la modification.

A la lueur d’une analyse chronologique, des paliers apparaissent dans les critiques du Code civil émises par les féministes dont se dégagent très clairement leur conception de la « bonne » égalité hommes/femmes. A chaque étape de remise en cause du Code civil correspond également une vision très nette des rôles normatifs auxquels hommes et femmes sont assignés au sein de la société.

Parallèlement à cette analyse du discours, les réformes du Code civil (principalement celles relatives à la puissance maritale) sont examinées ainsi que les réactions positives ou négatives dans la presse, comme autant de marqueurs de la longue « résistance » d’une société dans son processus de démocratisation en matière d’égalité entre les sexes.

Bio/Bibliographie

Catherine Jacques (16/07/1969), historienne, chercheuse à l’Université libre de Bruxelles (1992-1994), archiviste au Centre d’archives pour l’histoire des femmes (1995 à 2001) et assistante à l’ULB (depuis 2001). Docteure en histoire de l’université d’Angers et de l’ULB (2007).La thèse de doctorat porte sur « Les féministes et le changement social en Belgique (1918-1968). Programmes, stratégies et réseaux. » .
Est co-auteure d’un Répertoire d’archives 1830-1993 des sources pour l’histoire du féminisme en Belgique (1993), d’un Répertoire des périodiques féminins et féministes en Belgique 1830-1994, ( 1995), d’une étude sur l’accès des femmes à la citoyenneté communale (1995) ainsi que du livre Des Femmes qui changent le monde. Histoire du Conseil international des femmes, paru tout récemment chez Racines (2005). Elle a co-dirigé Le Siècle des féminismes, publié aux éditions de l’Atelier en 2004 ainsi que le Dictionnaire des femmes belges paru aux éditions Racine en 2006.
Ses dernières publications portent sur les relations entretenues par le mouvement féministe belge et le Congo belge, ainsi que sur l’impact des associations féministes internationales dans l’élaboration de normes en matière d’égalité entre les sexes auprès des instances internationales.