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« Je le savais bien ! » : le rôle des attentes stéréotypiques de genre sur la mémoire rétrospective d’une agression sexuelle

Publié le 15 octobre 2008 Mis à jour le 21 septembre 2023

15 octobre

Cynthie Marchal
(FNRS/ULB)

Résumé

Comment les témoins interprètent-ils, se rappellent-ils et communiquent-ils un harcèlement sexuel (HS) en fonction des informations qu’ils ont en leur possession et du genre des personnes impliquées dans le HS ? Si les précédentes recherches sur le HS ont pu dégager bon nombre de paramètres individuels, organisationnels et environnementaux de ce phénomène social en recrudescence, peu d’entre elles se sont consacrées aux processus et dynamiques de groupes qui pourraient expliquer l’absence de réaction de témoins, voire les harcèlements qui deviennent collectifs. Certaines études ont ainsi montré que les personnes informées d’une agression sexuelle (AS) surestiment sa prédictibilité et en arrivent même souvent à blâmer la victime (Carli, 1999). Selon plusieurs recherches, ce biais de rétrospection (BR) diminue si les individus sont incapables d’expliquer l’AS (Pezzo, 2003). Dans la lignée des études sur les stéréotypes sociaux, nous suggérons que le BR est plus fort quand les témoins ont à expliquer une agression cohérente plutôt qu’incohérente avec le stéréotype. Plus spécifiquement, nous examinerons comment les attentes stéréotypiques liées aux genres des agresseurs sexuels (typiquement masculins) et victimes (typiquement féminines) affectent le BR et le blâme chez des témoins féminins. Nous discuterons les résultats et des implications de cette étude en relation avec plusieurs recherches récentes en cognition et communication sociale.

Bio/Bibliographie

Cynthie Marchal est doctorante (aspirante F.R.S-FNRS), dans l’Unité de Psychologie Sociale, à l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches portent sur les facteurs psychosociaux impliqués dans la formation et le maintien de la mémoire rétrospective. Plus précisément, ses travaux ont pour objectif de déterminer les facteurs cognitifs, communicationnels, sociaux et motivationnels qui affectent la perception des agressions sexuelles au travail et les jugements de responsabilité des acteurs impliqué