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  5. 2010

La femme est un criminel pas comme les autres

Publié le 21 octobre 2010 Mis à jour le 29 septembre 2023

21 octobre

Cédric le Bodic
(Université de Nantes)
Salle Doucy (12ème étage)
Institut de Sociologie

Résumé

Le traitement de la différence des sexes en matière de crime et plus précisément de crime sexuel tend à reproduire les deux modèles mis en avant par Thomas Laqueur au sujet du sexe. D’un côté, nous observons une application des savoirs produits par les hommes sur les hommes criminels aux femmes criminelles (différence homologique) et, de l’autre une volonté d’établir des théories spécifiques aux femmes criminelles (différence radicale). Cette construction des savoirs permet de constater, quel que soit le mode de lecture entrepris, que la femme criminelle est toujours conçue relativement à l’homme criminel. Ce dernier sert de norme et permet à de nombreux auteurs de postuler une moindre criminalité, une résistance au crime, une a-criminalité de la part des femmes. La conséquence immédiate de cette conception étant de situer (paradoxalement) la norme du côté de ceux qui transgressent le plus les interdits pénaux et du même coup de faire de la criminalité des femmes un cas spécifique. Or si cette spécificité peut s’entendre selon certains points de vue, statistique par exemple, elle reste discutable par ailleurs, en psychologie notamment.

Biobibliographie

Cédric le Bodic est docteur en psychologie. En 2006, il a soutenu sa thèse intitulée « Deux paradigmes pour une rencontre manquée. Approches de la différence des sexes et leur mise en examen exploratoire en criminologie ». Il a publié des articles sur le sujet dans diverses revues (Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique, 2006, Psychologie clinique, 2009, L’évolution psychiatrique, 2010). Depuis 2008, il est ingénieur de recherche contractuel au sein du Groupe d’échanges et de recherches sur la médecine et la santé en sciences humaines et sociales (GERMES-SHS), projet hébergé à la Maison des sciences de l’homme Ange-Guépin à Nantes. Il travaille actuellement sur le statut de la masturbation et de l’imagination au sein du discours médical, particulièrement aux 18e et 19e siècles (Sexologies, Revue européenne de sexologie et de santé sexuelle, 2009). Recherches qui s’inscrivent dans un projet plus large portant sur le non médical en santé et ayant donné lieu aux journées d’étude Proscrire-prescrire, présence d’enjeux non médicaux dans les questions de santé (Novembre 2009).