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De mère en fille : la transmission de la fécondité

Publié le 24 septembre 2012 Mis à jour le 29 septembre 2023

24 septembre

Agnès Fine
(EHESS)
Salle Henri Janne (15ème étage)

Résumé
Des enquêtes récentes menées en France mettent au jour le sentiment de honte éprouvé par des femmes qui furent enceintes à un âge considéré par elles et leur entourage comme trop tardif. Il témoigne de l’existence de normes implicites sur l’âge adéquat pour procréer et d’un véritable interdit pour les femmes d’être mères à nouveau lorsqu’elles sont en âge d’être grands-mères. Rédigé par trois chercheurs, anthropologues et démographes (Agnès Fine, Véronique Moulinié et Jean-Claude Sangoï), cet article montre comment ces normes concernent la question de la succession des générations, en particulier celle du transfert du pouvoir génésique de la mère à sa fille. L’analyse se nourrit de plusieurs sources et, notamment, de la comparaison avec les pratiques et les croyances étudiées par les ethnologues dans les sociétés africaines contemporaines et passées. À l’aide des sources et des outils de la démographie historique, l’article révèle l’existence de cet interdit et sa fréquence dans deux régions rurales du sud-ouest de la France au XIXe siècle.
Les auteurs s’interrogent sur la persistance et les transformations actuelles de ces normes implicites, puis concluent sur les pistes nouvelles qu’ouvre cette recherche pour la démographie historique et, plus généralement, sur les orientations théoriques en sciences sociales.

Bio/bibliographie
Historienne et anthropologue, spécialiste de la parenté dans les sociétés européennes, actuellement directrice d’études à l’EHESS. Ses recherches ont porté sur l’anthropologie historique de la parenté dans une société rurale pyrénéenne, puis sur les filiations électives passées et présentes. Ses principaux ouvrages concernent le parrainage et l’adoption (Parrains, Marraines. La parenté spirituelle en Europe ; Adoptions, Ethnologie des parentés choisies ; Parents de sang, parents adoptifs, Approches juridiques et anthropologiques de l’adoption. France, Europe, USA, Canada), ainsi que les questions de dénomination et d’identités individuelles (Le nom dans les sociétés occidentales contemporaines ; Etats civils en questions. Papiers, identités, sentiment de soi). Agnès Fine s’intéresse actuellement à l’histoire de l’anthropologie en France (Histoire et anthropologie de la parenté. Autour de Paul Lacombe (1834-1919)).

Son deuxième axe de recherches concerne le genre, en particulier les processus de production du masculin et du féminin dans les sociétés européennes. Thèmes qu’elle explore à partir de l’anthropologie des écritures de soi chez les jeunes filles et les femmes, le repérage des lieux de formation des jeunes hommes tels qu’ils apparaissent dans les romans contemporains, enfin par le biais des différents thèmes ((lecture, écriture, liens familiaux, musique, dot et mariage, etc.) choisis par la revue Clio, Histoire, Femmes et sociétés, dont elle est cofondatrice et membre du comité de rédaction.