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  5. 2013

Femmes et Islam à Bruxelles

Publié le 29 octobre 2013 Mis à jour le 29 septembre 2023

29 octobre

Organisé en collaboration avec le CECID (ULB)

Avec la participation de Leïla El Bachiri (Université libre de Bruxelles/Université de Genève) et Ghaliya Nadjat Djelloul (Université catholique de Louvain)

ULB, Institut de Sociologie, Salle Henri Janne (15ème étage)


Présentation de l'ouvrage :

Leïla El Bachiri (Université libre de Bruxelles/Université de Genève)

« Les féministes de l’islam. De l’engagement religieux au féminisme islamique. Etude des discours d’actrices religieuses « glocales »

à Bruxelles, Université des Femmes, Edition Pensée féministe, 2011
 

Abstract
Les discours islamiques contemporains relatifs à la « femme musulmane », véhiculés par l’ensemble des acteurs de la réislamisation à Bruxelles, sont sous-tendus des rapports sociaux de sexe avec une vision patriarcale de la famille fondée sur la division sexuelle du travail. Pourtant dans ces lieux de réislamisation à Bruxelles, il existe une émergence d’actrices religieuses, militantes musulmanes voilées se réclamant progressivement du féminisme islamique, qui revendiquent une égalité des sexes « de et par l’islam ». La spécificité de leurs discours réside principalement dans la convocation systématique des sources islamiques en tant qu’instance de légitimité des droits modernes (égalité salariale, égalité politique, etc.). Comment se définit le féminisme musulman prôné par ces actrices religieuses ? Quelle place accorde ce féminisme islamique à la femme au sein de la société et au sein du couple ? Comment se positionnent ces actrices religieuses face au postulat, défendu par les acteurs religieux, de l’obligation religieuse du voile islamique? Enfin, la présence de ces nouvelles actrices musulmanes entraîne-t-elle une transformation des rapports de genre dans la production discursive islamique au sein des lieux de la réislamisation? A partir d’une recherche doctorale sur les discours islamiques relatifs à « la femme » véhiculés à Bruxelles, qui s’est étendue de septembre 2006 à mars 2011, Leïla El Bachiri, chercheure au sein de l’Université des Femmes, apporte un éclairage inédit sur l’émergence du féminisme islamique au sein des lieux de la réislamisation.

Bio-bibliographie
Titulaire d’un doctorat en Philosophie et Lettres à l’Université Libre de Bruxelles, d’un DEA en Histoire des Religions et d’une licence en Sciences de la Famille, Leïla El Bachiri est actuellement chargée de cours à l’Université de Genève.

Ghaliya Nadjat Djelloul (Université catholique de Louvain)

« Rapports sociaux de sexe et ethnicité : Emergence de subjectivités féministes au creuset de luttes identitaires chez des militantes musulmanes belges. »

Abstract
A partir d’une analyse des récits de vie de militantes pour les droits des femmes en CFWB ayant la particularité de revendiquer une religiosité musulmane, il s’agit de montrer comment le parcours social influence la religiosité, la vision des rapports sociaux de sexe et l’articulation de ces deux dimensions dans les mobiles d’engagements de ces femmes sur différentes scène sociales. Dénonçant leur invisibilisation par des assignations identitaires stigmatisantes, ces militantes revendiquent l’appropriation d’autres grammaires identitaires (féministe, religieuse, civique) dans le but de construire une posture, un discours et un imaginaire de « femme musulmane émancipée » de ses différentes sources d’oppression. Ce projet identitaire de « féministes musulmanes » est hétérogène, mais animé d’une dynamique commune de réappropriation d’une « parole confisquée », s’investissant pour faire émerger leur subjectivité alors qu’elles sont socialement positionnées à l’intersection de plusieurs systèmes de dominati on.

Bio-bibliographie
De nationalités algérienne et suisse, un parcours migratoire multiple a amené Ghaliya Nadjat Djelloul à vivre depuis quatre ans en Belgique. Ayant suivi un double cursus en relations internationales et en sociologie, elle s’est spécialisée en socioanthropologie de l’islam et en études genre. Actuellement assistante à l’Université Catholique de Louvain, elle a travaillé dans le cadre de son mémoire de master sur le « féminisme islamique » en Belgique et mène des recherches doctorales au sein du CISMOC sur l’évolution des rapports sociaux de sexe dans l’Egypte post-Moubarak, à partir des parcours de militant-e-s d’un quartier populaire du Caire. Elle a notamment publié le livre Parcours de féministes musulmanes belges: De l’engagement dans l’islam aux droits des femmes? (Académia- l’Harmattan, 2013).