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  5. 2015

Que pouvons-nous apprendre du féminisme postcolonial?

Publié le 10 mars 2015 Mis à jour le 29 septembre 2023

10 mars

Diane Lamoureux
(Université Laval)

Institut de sociologie de l'ULB, Avenue Jeanne 44 1050 Ixelles, Salle Doucy (12ème étage)

Abstract
À ses débuts, le féminisme a entrepris de critiquer l’androcentrisme des disciplines académiques, insistant sur le fait que les femmes étaient absentes de la fabrication de la connaissance, d’une part, et que leur expérience soit n’était pas prise en compte dans l’élaboration des diverses disciplines universitaires, soit était ramenée à une déviation par rapport à la norme de l’humain qui demeurait masculine, de l’autre. En même temps, dans un premier temps, à tout le moins, les réflexions féministes ont largement pris appui sur l’expérience des femmes blanches, scolarisées, de classe moyenne, hétérosexuelle des pays occidentaux. Dans divers domaines, les pensées postcoloniales ont appelé à “provincialiser l’Europe” (Chakrabarty) et à “écouter la voix des subalternes” (Spivak), ou à “déplacer la marge vers le centre” (hooks). À partir de l’ouvrage qui me semble fondamental de Patricia Hill Collins, Black Feminist Thought, je compte explorer l’apport épistémique des réflexions théoriques des féministes noires non seulement pour comprendre la réalité des femmes noires mais plus fondamentalement pour reformuler théoriquement le projet féministe.