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Penser la ville inclusive ou le (faux) dilemme entre anti-sexisme et anti-racisme

Publié le 9 décembre 2016 Mis à jour le 25 septembre 2023

9 décembre


Marylène Lieber

(Université de Genève) Professeure invitée à la MSH

Salle Henri Janne (15ème étage), Institut de Sociologie, Bâtiment S
Avenue Jeanne, 44, 1050 Bruxelles

Abstract
La question des discriminations croisées est de plus en plus souvent mise en évidence lorsqu’il s’agit de penser les usages de la ville. Récemment, la question du sexisme dans les espaces publics a émergé comme un problème public, celui du harcèlement de rue, et a donné lieu a une controverse quant à la stigmatisation d’une certaine catégorie d’hommes défavorisés et racisés, alors même que les pratiques dénoncées sont le fait d’hommes de tous les milieux sociaux. Dans la même veine, des chercheuses ont plaidé pour une prise en considération du sentiment d’insécurité qui découle de violences racistes ou ont mis en évidence l’instrumentalisation de la sécurité des femmes pour légitimer des politiques urbaines ultra-libérales et anti-pauvres.
A l’heure où sont promues des politiques urbaines genrées et où le genre de la ville est devenu un sujet qui intéresse les médias et les pouvoirs publics, il importe de réfléchir à la façon dont le concept de genre est mobilisé et les réalités qu’il entend recouvrir dans les politiques mises en œuvre. Partant de travaux pionniers sur « la ville non-sexiste », cette communication interroge les formes de féminité que les politiques de gender mainstreaming urbaines ont mises en avant, avant de regarder plus précisément quelle géographie ces politiques dessinent en France. Elle discute les formes de violence et d’insécurité que ces politiques dénoncent, afin de poser les bases de la mise en œuvre de politiques qui favorisent une ville réellement inclusive.

Biographie
Marylène Lieber est sociologue, professeure en études genre à l’Université de Genève. Ses travaux portent sur les violences, l’espace public et les migrations. Elle a publié notamment Genre, violences et espaces publics, la vulnérabilité des femmes en question (Presses de Science po, 2008) et « Qui dénonce le harcèlement de rue ? Un essai intersectionnel de géographie morale » in Fassa Farinaz, Roca Marta et Lépinard Eleonore (dir.), Les usages de l’intersectionnalité (La Dispute, à paraître).