AROMATARIO Aurélie

Mon parcours académique actuel fait suite à un premier cursus linguistique et littéraire puis à une carrière dans le milieu associatif féministe. C’est mon intérêt pour les études de genre qui m’a ensuite ramenée vers l’université pour un master puis un doctorat en sociologie. Au cours de ceux-ci, je me suis penchée spécifiquement sur la question de l’agentivité politique et de l’autonomie corporelle des femmes et minorités de genre. J’ai décliné ces thèmes sous l’angle la révolution sexuelle dans le cadre d’un stage ainsi que sous l’angle de la non-mixité de genre comme stratégie féministe pour mon mémoire de master.

Après une recherche contractuelle au sujet l’adoption au sein de familles hétéro-, mono- et homoparentales en Fédération Wallonie-Bruxelles, une bourse d’aspirante FNRS m’a permis de me consacrer à ma thèse. Intitulée « En patins, à moustache ou sur un tatami : conversions corporelles et trajectoires de genre dans trois pratiques militantes », cette thèse défendue en juin 2022 aborde le corps comme outil et enjeu du militantisme féministe.

Ensuite, en tant que chercheuse postdoctorale auprès du Comité scientifique en charge de l’étude et de l’évaluation de la pratique et de la loi relatives à l’interruption de grossesse, j’ai travaillé à la rédaction d’un rapport scientifique à destination du Parlement fédéral belge, en abordant des questions d’éthique et d’autonomie liées à l’avortement comme pratique médicalisée. Ma recherche postdoctorale continue d’aborder les thèmes d’autonomie corporelle, puisqu’elle traite de la prise d’hormones et de l’agentivité en santé de femmes ménopausées ou atteintes d’endométriose.

Dans mes recherches, je développe une sociologie du genre tournée vers les enjeux d’autonomie corporelle, à travers des thématiques telles que les féminismes, le sport et les outils mis en œuvre dans l'activisme. Ma thèse traite de la relation entre travail du corps et identité de genre dans trois pratiques militantes : l’autodéfense féministe, le roller derby et les performances drag king. Plus récemment, j’ai eu l’occasion d’appliquer cette question de l’autonomie corporelle au domaine de la santé et des biotechnologies. Ma recherche postdoctorale interroge le rôle pivot des hormones sexuelles — entre normalisation médicale et imaginaire genré — pour envisager les possibilités d’agentivité en santé de femmes atteintes d’endométriose ou à l’âge de la ménopause.

• Haute École Léonard de Vinci (section éducation physique) : titulaire du cours « Genre et éducation ».
• Certificat d’Université en Genre et Sexualité de l’ULB : en charge de l’ unité d’enseignement « Mouvements sociaux et féminismes ».

• Alexandra Ana, Aurélie Aromatario (Ed.), Féminismes contemporains en Belgique : convergence des luttes et enjeux de coopération à l’heure d’un féminisme pluriversel (en cours d’édition)
• Aurélie Aromatario (2024) Puissance des corps et capacité d’agir: le roller derby, entre pratique sportive et engagement féministe. Nouvelles Questions Féministes, 43(1), 41-56.
• Aurélie Aromatario (2025) « Femme », une catégorie impossible? Panorama de réflexions féministes. Cahiers de psychologie clinique, 64(1), 205-220.